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Espèces atmosphériques émises par la forêt amazonienne

Research Topic Chapter
News flash intro
La forêt amazonienne est une source importante d’espèces biogéniques et à combustion de biomasse qui influencent la qualité de l’air et le climat mondial. Pour surveiller ces espèces, l’IASB a installé un spectromètre infrarouge à transformée de Fourier (FTIR) à Porto Velho, au Brésil, en juillet 2016. Après une année de mesures, nous avons pu observer le cycle saisonnier de plusieurs espèces à combustion de biomasse, toutes montrant un maximum en juillet-octobre, lorsque les incendies sont les plus intenses. Ces données sont cruciales pour la validation de satellites, mais également pour améliorer notre connaissance des émissions amazoniennes en les comparant à des modèles atmosphériques.
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Mesures FTIR à Porto Velho, Brésil

Porto Velho est situé à Rondônia, l'état brésilien où la déforestation a été la plus intense au cours des dernières décennies (figure 2). La déforestation augmente la fréquence des incendies d'origine anthropique, ainsi que le risque d'incendie de forêt.

La technique FTIR permet de mesurer simultanément de nombreuses espèces atmosphériques d’origine biogénique et de biomasse, telles que:

  • le monoxyde de carbone (CO)
  • l’éthane (C2H6)
  • l’acétylène (C2H2
  • le formaldéhyde (HCHO)

C'est une technique de télédétection, ce qui signifie que nous ne mesurons pas la concentration de l'espèce à la surface de la Terre, mais la quantité de l'espèce dans une colonne de l'atmosphère (du sol à une altitude d'environ 20 km pour les gaz troposphériques). Les satellites mesurent une quantité similaire, ce qui rend les mesures FTIR parfaitement adaptées pour vérifier la qualité (exactitude et précision) des mesures satellitaires.

 

Comparaison avec les données du modèle pour améliorer nos connaissances sur les émissions

Nous comparons les séries temporelles de colonnes FTIR à celles calculées par le modèle IMAGES de l’IASB pour évaluer les paramètres du modèle, tels que:

  • les bases de données sur les émissions anthropiques ou biogéniques
  • le transport éolien
  • les réactions chimiques,…

Pendant la saison sèche (juillet-octobre), lorsque les incendies atteignent leur maximum, les données du modèle concordent très bien avec les observations sur le moment du maximum prévu (Fig. 3), mais surestiment systématiquement les valeurs observées, indiquant une surestimation de la biomasse brûlée dans la base de données sur les incendies utilisée dans le modèle.

Pendant la saison des pluies (février-juin), le modèle est en très bon accord avec les observations de HCHO, alors qu'il sous-estime le C2H2. Cela suggère l'existence d'une source manquante ou mal représentée dans la base de données anthropogéniques utilisée dans le modèle, éventuellement liée à la consommation de biocarburants.

 

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Figure 2 caption (legend)
Figure 2: Image de MODIS sur le satellite Aqua de la NASA, le 7 août 2010. Les vastes zones de déforestation sont vues du ciel. Les incendies sont identifiés par des points rouges.
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Figure 3 caption (legend)
Figure 3: Colonnes totales du formaldéhyde (en haut) et de l'acétylène (en bas) en juillet 2016-juillet 2017 à Porto Velho, au Brésil, à partir des mesures FTIR (en bleu) et du modèle IMAGES (en magenta).